La place des femmes dans les métiers du tourisme selon Akina
Depuis quelques années les femmes sont au cœur de l’actualité. Bien plus qu’une simple tendance, la question de la place de la femme dans la société est aujourd’hui un véritable enjeu. Ce constat s’applique notamment dans le monde du tourisme, qui entre numérisation, nouvelles lois, évolution des métiers et parité femmes/hommes doit trouver sa voie pour garder le cap. Décryptage.
Une filière professionnelle féminine
La large féminisation du secteur tourisme débute dès la fin du lycée avec l’orientation post-bac. En effet, près de 90% des étudiants des BTS tourisme sont des femmes. Mais alors comment expliquer cette présence féminine ? L’explication se trouve peut-être dans un cliché populaire qui voudrait que les femmes soient plus à l’aise avec l’apprentissage des langues étrangères, critère majoritaire dans les études supérieures du tourisme. C’est ce que l’on appelle le « phénomène des femmes polyglottes »[1].
Plus que l’affinité des femmes pour les langues étrangères - rappelons qu’aujourd’hui près de 75% des étudiants en langues sont des femmes – les métiers du tourisme, affiliés au service et à l’accueil regroupent plus de personnes du genre féminin. On les retrouve ainsi à des postes de conseillères en séjour dans les offices de tourisme, conseillères en voyages, réceptionnistes, hôtesses d’accueil, hôtesses de l’air, chargées de mission, mais aussi gouvernantes, femmes de ménage, serveuses, guides interprètes, animatrices, etc. La liste pourrait encore être longue. La question de la place de la femme dans les métiers du tourisme se pose aussi quant à la catégorie sociale occupée.
Les femmes dans le tourisme : trop souvent « employées » des hommes ?
Faisons un petit test voulez-vous ? Faite une liste de quelques établissements touristiques autour de vous : hôtels, office de tourisme, auberges, agences de voyages… Parmi ces établissements, combien sont dirigés par des femmes ? Avec seulement 13% des femmes cadres ou cheffes d’entreprises salariées[2], il y a fort à parier que votre liste soit majoritairement masculine. Un autre exemple pourrait ici s’appliquer avec la restauration et plus particulièrement la gastronomie. S’il y a des femmes cuisinières, commis de cuisine, etc, combien d’entre-elles sont des cheffes de renom ?
Ce constat soulève une question clé : pourquoi les femmes ne sont-elles pas plus nombreuses à des postes d’encadrement dans le tourisme ? Cette question, qui dépasse les frontières du tourisme et touche presque tous les secteurs de notre société, trouve peut-être des éléments de réponse dans un bouleversement sociétal lent et complexe qui, bien qu’entamé il y a plus de quinze ans, ne porte ses fruits que depuis quelques années. Ainsi nous sommes encore aux balbutiements de la parité femmes/hommes dans les métiers du tourisme.
Pour faire face à ces inégalités, les femmes sont de plus en plus nombreuses à se regrouper, se fédérer dans des associations visant à valoriser les métiers du tourisme et les entreprises touristiques crées et/ou dirigées par des femmes, comme par exemple « Femmes du Tourisme[3] ». En parallèle, des actions sont menées par les ressources humaines pour favoriser les carrières féminines dans le tourisme, et aider les femmes à percer ce plafond de verre : aide à la création d’entreprises, formations, loi sur le congé maternité et parental…
En 2019 et pour les années à venir, un nouveau challenge attend le monde du tourisme : la numérisation. Pourquoi ? Et bien car si de plus en plus de structures touristiques sont désormais à l’heure du numérique, rappelons que les métiers du numérique et de l’informatique sont majoritairement masculins. Il va donc falloir réussir à construire, demain, un tourisme numérique féminin et paritaire. Voilà qui promet de belles aventures !
[1] « Phénomène des femmes polyglottes » Article de Mathilde, site MOSAlingua https://www.mosalingua.com/blog/2016/03/07/les-femmes-meilleures-que-les-hommes-dans-lapprentissage-des-langues/
[2] L’Echo Touristique, « La (mauvaise) place des femmes dans l’entreprise » - 7 mars 2014
